Du stade aux salles de cinéma Les sportives et sportifs crèvent l'écran
La nageuse et actrice de cinéma Esther Williams dans "Le bal des sirènes" de George Sidney (1944).
A quelques semaines des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, découvrez notre sélection de films où les rôles principaux sont tenus par des sportifs et sportives de haut niveau.
Nul ne peut désormais l’ignorer, cet été à Paris et dans de nombreux lieux en France auront lieu les Jeux Olympiques d’été. Nous profitons donc de cette occasion pour examiner les liens entre sport et cinéma, mais si le sport a souvent inspiré de grands cinéastes et donné de grands films, nous proposons de faire un petit pas de côté et de s’intéresser aux sportifs de haut niveau qui ont fait du cinéma, certains ayant fait une carrière allant jusqu’à faire oublier leur passé de sportif. L’idée n’est pas ici de faire un recensement exhaustif, mais une sélection forcément suggestive d’acteurs, de rares actrices (mais on verra plus loin pourquoi) et de films et d’essayer de comprendre ce qui peut pousser des sportifs à se reconvertir comme acteurs.
Et en premier fut... Tarzan
De grands champions qui se reconvertissent dans le cinéma, le phénomène n’est pas récent. Hasard ou pas, c’est avec le cinéma parlant que l’on trouve le premier grand nom de sportif à se lancer dans une reconversion cinématographique : Johnny Weissmuller, quintuple médaillé d’or en natation aux Jeux Olympiques de Paris en 1924, et qui aujourd’hui encore reste l’incarnation de Tarzan au cinéma. Ensuite, de Michel Constantin à Bud Spencer, d’Esther Williams à Arnold Schwarzenegger, toutes les époques verront leur lot de champions devenir acteurs. A noter cependant une tendance qui apparait dans les années 80 et 90, quand de nombreux réalisateurs vont inscrire le nom d’un sportif célèbre au générique de leurs films sans que ces derniers ne continuent dans le cinéma.
Les sports de combats et la natation à l'honneur
S’il y a eu des sportifs au cinéma a presque toutes les époques, il est notable et intriguant de constater que producteurs et réalisateurs ont une préférence marquée pour certaines disciplines sportives. En effet deux catégories sortent du lot.
En premier lieu viennent évidemment les sports de combat : Lino Ventura (catch), Chuck Norris (karaté), Jean Claude Van Damme (karaté), Gina Carano (MMA), Bruce Lee (kung fu), Dwayne Johnson (catch), et bien d’autres encore. On pourrait aussi y rattacher Arnold Schwarzenegger qui vient du culturisme et du bodybuilding. On peut y voir une raison simple : le cinéma d’action, où muscle et violence vont souvent de pair, a été une reconversion naturelle pour beaucoup.
L’autre discipline sportive qui attire le plus les productions cinématographiques est plus étonnante, puisqu’il s’agit de la natation et plus largement des sports aquatiques. Là aussi les noms connus sont légion : Johnny Weissmuller, évidemment, mais aussi Jason Statham (plongeon), Katerine Savard (natation), Esther Williams (natation synchronisée) ou encore Bud Spencer (natation).
Star dans les stades, star à l'écran ?
On le pressent, avec les quelques noms déjà cités, on est plus souvent du côté du cinéma grand public que du cinéma d’auteur, même si, comme nous le verrons plus loin, il y a quelques belles surprises.
Pour les maisons de production, mettre un nom de champion reconnu à l’affiche, c’est espérer toucher un public plus large en profitant de la notoriété du sportif. Ainsi, beaucoup d’entre eux ne font pas de carrière dans le septième art, tournant seulement quelques films, parfois un seul.
Michael Jordan, l’immense basketteur, fut ainsi à l’affiche de « Space Jam », film à destination du public jeunesse mélangeant personnages réels et animés. Pelé, le grand Pelé, fut aux côtés de Michael Caine et de Sylvester Stallone, la vedette d’« À nous la victoire », film secondaire sur un épisode de la seconde guerre mondiale, tout de même réalisé par John Huston.
Pelé, comme Jordan et d’autres qui n’ont pas fait carrière ont la particularité d’avoir été mis en scène dans leur discipline sportive. Comme eux, Dominique Rocheteau, l’Ange vert de Saint-Etienne, ne fera qu’un seul film, mais dans un vrai rôle de composition : « Le Garçu » de Maurice Pialat. Un beau rôle, dans un grand film, d’un grand réalisateur : le tiercé gagnant.
Des carrières dans le cinéma de genre...
Si certains n’ont fait que quelques apparitions, d’autres, nombreux, ont une vraie carrière dans le cinéma. Beaucoup toutefois sont ceux qui resteront cantonnés à un rôle ou un genre spécifique. Ainsi de Johnny Weissmuller qui malgré une filmographie d’une quarantaine de films sera associé pour toujours au rôle de Tarzan. De même, la quasi-totalité des acteurs issus des sports de combat, resteront dans le cinéma de genre, le cinéma d’action survitaminé la plupart du temps. A noter que Bruce Lee, avec les films de la fin de sa vie (« La Fureur de vaincre », « La Fureur du dragon », « Opération dragon ») réussira la prouesse d’incarner presque à lui seul le genre du film de kung fu.
... Et quelques stars hors-normes
Enfin, il en est quelques-uns qui réussiront à construire une vraie carrière avec à leur actif des films variés et parfois même de grandes réalisations, au point de faire oublier qu’ils ont été sportifs.
Qui se souvient que Lino Ventura a été catcheur ? Cantonné à ses débuts aux rôles de voyou (« Touchez pas au grisbi », « razzia sur la chnouf ») il ira ensuite vers la comédie (« Les Tontons flingueurs ») et tournera dans des films considérés comme de grands chefs-d’œuvres (« L’Armée des ombres »).
Qui sait que Bud Spencer a été l’un des plus grands nageurs italiens, également champion de water-polo ? Mais là encore, associé à son compère Terrence Hill, pour des westerns spaghetti ou des comédies parodiques, la liste de ses films est impressionnante et fait encore les beaux jours des rediffusions télévisées.
Si on parle de « Terminator », aujourd’hui devenu une franchise, on pense forcément à Arnold Schwarzenegger dont la filmographie pleine de testostérone des débuts (« Conan le barbare », « Predator ») a fini par se diversifier pour aller jusqu’à la comédie familiale populaire avec même quelques grands films dont le très sous-estimé et méconnu « Total recall » de Paul Verhoeven. Mais qui se souvient qu’Arnold Schwarzenegger est encore aujourd’hui le détenteur de plusieurs records en bodybuilding ?
Dans cette catégorie des champions à la carrière intéressante, il faut mettre Eric Cantona. Certes, toute le monde se souvient du footballeur à l’incroyable palmarès, mais après des débuts poussifs dans des comédies secondaires (« Le Bonheur est dans le pré » mis à part), l’acteur commence à avoir une belle filmographie à son actif dont le très beau « Ulysse et Mona » de Sébastien Betbeder, et surtout la série « Dérapages » où il réussit une performance d’acteur exceptionnelle.
Où sont les femmes ?
Il est cependant difficile de parler de sportifs ayant fait du cinéma sans noter un fait marquant : la quasi absence de femmes dans cette litanie de noms.
On peut y voir deux raisons principales, la première étant la prédominance des sports de combat et du cinéma d’action, domaines où les femmes sont moins présentes. La seconde est d’ordre plus sociologique ou politique, la carrière sportive s’arrêtant en général entre 35 et 40 ans, c’est-à-dire à l’âge où curieusement on propose moins de rôles aux femmes. En sport comme au cinéma, la discrimination de genre a encore de beaux jours.
Toutefois, il faut absolument mentionner Esther Williams, nageuse émérite, championne de natation synchronisée, qui dans des films comme « Le Bal des sirènes » permettra dans les années 40 et 50 au ballet aquatique de devenir quasiment un genre cinématographique.
A noter aussi que la toute jeune nageuse québécoise, Katerine Savard, a mis sa carrière sportive entre parenthèse pour tourner dans le très beau « Nadia, butterfly » de Pascal Plante (lui-même nageur de haut niveau).
Enfin, pour terminer sur le sujet, nous évoquerons deux cas particuliers puisque ces deux sportifs de haut niveau ne sont pas devenus acteurs mais réalisateurs. Il s’agit d’une part d’Elie Chouraqui qui porta plus de cent fois le maillot de l’équipe de France de Volley-ball, et d’autre part de Nanni Moretti qui pratiqua le water-polo à un haut niveau en Italie et en fit même le sujet de l’un de ses films, le très beau « Palombella rossa ».
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Le pistolero Cat Stevens et le détective Hutch Bessy se lancent sur les traces de Bill San Antonio, un bandit officiellement mort et cependant accusé de l'attaque sanglante d'un train. Ils se rendent bientôt à l'évidence qu'il est bien vivant, déterminé à les semer et à les envoyer six pieds sous terre au cas où ils s'approcheraient de trop près de son butin...
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Trois kidnappeurs amateur, en quête d'une vie meilleure, se retrouvent embarqués dans une série d'actes criminels qui dégénèrent rapidement... Une farce noire massacrant au passage quelques valeurs américaines...
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Franky vient de voler un énorme diamant qu'il doit livrer à Avi, un mafieux new-yorkais. En chemin, il fait escale à Londres où il se laisse convaincre par Boris de parier sur un combat de boxe clandestin. Il ignore, bien sûr, qu'il s'agit d'un coup monté avec Vinny et Sol, afin de le délester de son magnifique caillou. Turkish et Tommy, eux, ont un problème avec leur boxeur, un gitan complètement fêlé qui refuse de se coucher au quatrième round comme prévu. C'est au tour d'Avi de débarquer, bien décidé à récupérer son bien, avec l'aide de Tony, une légende de la gâchette.
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Cinq truands, ne trouvant plus à exercer leur activité auprès des banques, décident de se recycler en enlevant des personnalités. Ils s'en prennent d'abord à Johnny Hallyday, puis séquestrent un ambassadeur pour le compte d'un révolutionnaire sud-américain qui sera lui-même enlevé et proposé au plus offrant...
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Bruce Lee. L'intégrale
Edité par Seven 7 - 2022
6 films en version intégrale ainsi que "Bruce Lee, la Légende" comprenant 2 documentaires exceptionnels : "Big boss" de Wei Lo (1971, 95'), "La fureur de vaincre" de Wei Lo (1972, 102'), "La fureur du dragon" de Bruce Lee (1972, 95'), "Opération dragon" de Robert Clouse (1973, 98'), "Le jeu de la mort" de Robert Clouse (1978, 96'), "Le jeu de la mort 2" de Ng See-Yuen (1981, 93'), "La légende de Bruce Lee" (86'), "Bruce Lee, l'homme et sa légende" (82').
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