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Musique
Musica sacra per coro e orchestra
Edité par Musicast - L'Autre Prod - paru en C 2024
Depuis ses débuts en 2001, l'Edition Vivaldi explore la fantastique diversité de l'oeuvre du Prêtre Roux. Présenté par le Coro e Orchestra Ghislieri de Giulio Prandi, ce soixante-douzième volume aborde les si ravissants rivages de la musique sacrée. Deux oeuvres exceptionnelles, le Dixit Dominus, RV 807 et le Magnificat, RV 611, encadrent ici de très rares motets comme Sanctorum meritis, RV 620 et Vos invito, barbarae faces, RV 811. Conservé à la Bibliothèque d'Etat de Saxe, le Dixit dominus appartenait à un lot commandé à un éditeur vénitien au milieu des années 1750 par la cour saxonne qui, menacée par l'armée prussienne, avait dû fuir Dresde pour Varsovie. Illustrant le texte très imagé du Dixit Dominus, Vivaldi privilégie une esthétique tout en figuralismes, vivants et étincelants. Des paires de doubles-croches répétées dépeindront par exemple le doux clapotis d'un ruisseau (De torrente in via bibet) quand l'impressionnante fugue finale incarnera en majesté la communion chrétienne. Forgé lui aussi dans un contrepoint ingénieux et feutré, le second motet de ce programme, Confitebor tibi, Domine, présente trois voix solistes, chose rare chez Vivaldi. Hymne issu de la liturgie des martyrs, Sanctorum meritis, RV 620 introduit ensuite Vos invito, barbarae faces dont le texte enjoint le croyant à lutter contre les forces du mal. Ce programme propose enfin l'ultime version du Magnificat en sol mineur (RV 611) dans laquelle le Prêtre Roux dédiait spécifiquement à quelques chanteuses de l'Ospedale della Pietà certaines sections, dès lors radicalement transformées depuis la première mouture des années 1710. Résultat : un peu moins de parties d'ensemble, davantage d'arias pour les solistes. Quasiment un avant-goût du Classicisme. Fidèle à sa quête de netteté comme de félicité qu'avaient mis en exergue d'émouvants enregistrements consacrés à Jommelli et Rossini, Giulio Prandi, pour cette première collaboration avec le label naïve, glorifie la sobriété lumineuse quasiment aristocratique de Vivaldi. Inattendu et vivifiant.