A l'occasion du cycle "Villes de demain : innovations d'Europe du Nord" en bibliothèque, retour sur un phénomène littéraire dont l'origine remonte au milieu du 20 siècle.

Le polar nordique est apparu au milieu du 20^e siècle. Si Sjöwall & Walhöö sont les fondateurs du genre actuel, c’est à partir de 2006, grâce au succès mondial de Millenium, qu’il s’est fait véritablement connaitre et apprécier du public français. Hybride du roman noir et du roman à énigmes, moins stéréotypé que le polar anglo-saxon, il a su attirer à lui un lectorat pas forcément familier du genre. Très axé sur la critique sociale,  il s’attache à révéler l’envers de la médaille de sociétés souvent présentées comme modèles. Secrets de famille, révélations de faits historiques contemporains peu glorieux ont peu à peu fait place à des thèmes plus actuels tels que la corruption, le harcèlement, l’écologie et l’immigration.

Leurs personnages sont des gens ordinaires, les relations parents-enfants y sont très importantes, et les enquêteurs, souvent dépressifs voire alcooliques, ont un rapport fort à leur environnement, qu’il soit urbain-le plus souvent-ou naturel. Le Femikrim, courant du genre où sont développés des thèmes féministes dans des enquêtes conduites par des femmes, apparait dans les années 1990 et permet à leurs auteures de se faire une place dans un paysage éditorial quasi exclusivement masculin.

Si le polar nordique est si apprécié en France, c’est sans doute dû à son « exotisme » c’est-à-dire  au décalage entre nos sociétés et à l’apriori positif que nous en avons, ainsi qu’à la différence entre nos paysages, nos climats, et nos cultures, où l’importance de la famille et/ou du clan est primordiale.

Si la Suède et la Norvège dominent l’édition, quelques auteurs danois, finlandais et islandais y ont fait leur apparition et nous offrent à leur tour des récits de grande qualité.

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